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Mon Calidoscope : le monde de Cali en images
5 juin 2013

2013-34 : Le prince d'été de Alaya Dawn Johnson

Le Prince d'EtéRésumé :
Il y a quatre cents ans, le monde tel que nous le connaissons a connu une fin tragique. Désormais, sur la côte de ce que l’on appelait jadis le Brésil, ce sont les femmes qui dirigent la légendaire ville-pyramide de Palmares Três. La Reine ne cède le pouvoir à un homme qu’une fois tous les cinq ans, à un Prince d’été dont l’histoire enfiévrera la cité le temps d’une année. Pour June Costa, la vie n’est qu’art.
Ses œuvres géniales – des peintures murales aux hologrammes, en passant par des tatouages lumineux – impressionnent, voire irritent ses professeurs tout autant que ses camarades. Elle rêve de remporter le prestigieux Trophée de la Reine pour jouir d’une célébrité instantanée et de tous les privilèges qui vont avec. Un rêve qu’elle n’avait jamais remis en question… jusqu’à ce qu’elle rencontre Enki.
Fraîchement élu Prince d’été, Enki est le garçon dont tout le monde parle à Palmares Três. Mais lorsque June le regarde, elle voit plus loin que ses fascinants yeux d’ambre et sa samba ravageuse : elle reconnaît en lui un artiste total, comme elle. Ensemble, June et Enki décident alors de créer un chef-d’œuvre qui restera gravé à jamais dans les annales de Palmares Três, attisant la flamme rebelle qui se lève contre les restrictions anti-technologie qu’impose le gouvernement matriarcal.
Mais June va bientôt tomber profondément et tragiquement amoureuse d’Enki… Or, à l’instar de tous les Princes d’été qui l’ont précédé, Enki va devoir être sacrifié.

 


Date de parution : 28/03/13
  Éditeur: Robert Laffont
Collection : R
Présentation : Broché
Nb. de pages : 435 pages

 

 

Mon avis : 3/5 - Curieux... Parfois incompréhensible et pourtant pas désagréable... 4 bien 3 sur 5

 

 

Non mais, regardez-moi cette couverture !! Plus somptueuse, ça me paraît vraiment difficile... Autant vous dire que je suis tombée amoureuse de cette jeune fille aux lumières vertes sur le corps dès que je l'ai aperçue...

Comme quoi, la couverture ne peut pas tout faire. Nous voici dans la position inverse par rapport à mon sentiment sur mon dernier Collection R... Pour la 5e vague, j'aimais franchement moyennement la couverture, mais j'ai été absolument transportée par l'histoire. Le prince d'été me fait ressentir l'exact opposé. J'avais tellement craqué sur cette couverture ! Quand l'attachée de presse de la Collection R m'a proposé de le lire et de le chroniquer, j'ai vraiment fait des bonds au plafond. Puis j'ai lu quelques avis plus mitigés que les premiers jusqu'à ce que l'une des blogueuses dont je suis les chroniques me dise qu'elle n'a carrément pas su le finir. Glourps !

Quand j'ai pu le commencer, j'étais donc un petit peu inquiète, mais pas au point de partir sur de mauvaises bases. Ma théorie (complètement ridicule) étant qu'on ne peut pas avoir une couverture pareille quand on n'est pas un livre exceptionnel.

Alors, exceptionnel, il l'est par son caractère unique, sans doute possible, mais l'ai-je aimé ?

J'ai aimé son originalité. J'ai aimé la passion qu'il m'a fait ressentir, à travers June et sa volonté farouche de faire aimer son art. Mais je n'ai pas été embarquée. Je suis vraiment restée à l'extérieur... Imaginer les décors, totalement inventés, me les représenter, les visualiser s'est avéré trop difficile. Je m'en suis fait une idée assez floue, trop floue pour pénétrer complètement dans cette histoire. La faute à l'auteure ? Ma faute à moi ? Je l'ignore et ne le saurai jamais, toujours est-il que je n'ai pas pu vivre pleinement cette lecture par manque d'univers. Pas dans le livre, non non non, l'univers dans le livre est incroyable ! Alaya Dawn Johnson nous a crée là une société vraiment complète.. Et complexe... Aussi bien dans les décors que dans son fonctionnement. Mais quelque chose n'a pas dû marcher dans les descriptions... L'auteur n'a pas su transmettre ? Ou le lecteur n'a pas su recevoir ? Je ne saurais le dire, vraiment. Mais il est certain que malgré un style fluide et compréhensible, Palmarès Tres est toujours un mystère pour moi. J'ai pourtant déployé beaucoup d'efforts pour me l'imaginer (ce qui n'est déjà pas normal pour moi, qui visualise tout très bien d'habitude, très facilement, surtout dans la Collection R où tout coulait avec facilité jusque là. Les collection R, je les appelle "ma collection confort"... Je m'y sens bien, comme chez moi, les mots me parlent, les phrases s'enchaînent et font dérouler de véritables films sous mes yeux. Mais pas le Prince d'été...)

Pour autant, je ne dirais pas que ça m'a complètement gâché la lecture, car heureusement, dans le Prince d'été, ce n'est pas qu'un enchaînement de descriptions. J'ai eu du mal dans près de la moitié des scènes, où les personnages sont justement mis en situation par rapport à la configuration physique et géographique de la ville, mais bon... J'ai tout de même réussi à suivre, et à terminer ce livre, sans que ça ne traîne trop en longueur. C'est un bon signe. Et j'avais envie de poursuivre ma lecture, c'en est un autre.

L'auteure nous décrit une ville, à mi chemin entre une cité inca ancestrale (brésilienne en fait apparemment), et un monde suréquipé de technologies, ultra moderne. Moitié univers totalement inventé par l'auteur, moitié monde que l'on connaît... La ville a une forme de pyramide, où chaque étage est habité par des gens de différentes "sphères sociales". Les plus pauvres à la base de la pyramide, là où ça sent mauvais à cause des algues et de la mer, et plus on monte, plus les gens sont riches et détiennent le pouvoir. Bon jusque là, ça va à peu près. Mais le long du livre, imaginer cette pyramide et les décors qu'elle recèle est vraiment difficile... Il faut parfois marcher à l'horizontale sur une paroi verticale, aidé par des bottes technologiquement modifiées pour s'accrocher aux murs... On se retrouve parfois la tête en bas, à ramper au plafond... Bref, se représenter tout ça est un travail à chaque page. L'auteure n'a pourtant de cesse de tout décrire, de tout expliquer, alors je ne sais pas où ça coince...

J'ai également eu un petit problème de compréhension avec les années solaires/lunaires... Apparemment, selon le type d'année, le roi d'été élu au début du Printemps n'a pas le même type de pouvoir. L'année compte bien 4 saisons, mais en lisant le livre, on a l'impression que cela dure beaucoup plus longtemps. Peut-être parce qu'il n'y a pas de chapitres ? Les seules coupures qui nous sont offertes sont dues aux saisons. 4 coupures sur presque 450 pages donc... Du coup, c'est assez long entre deux pauses, ce fut frustrant pour moi qui aime les chapitres courts, pour pouvoir m'arrêter souvent, et reprendre ma lecture même quand je n'ai que quelques minutes devant moi. (oui j'ai le toc de ne savoir m'arrêter qu'en fin de chapitre :P )

Bon, ça fait pas mal de points négatifs, et pourtant, ma note est au dessus de la moyenne. Oui, parce que malgré tout ça, on arrive à suivre plus ou moins, même en se sentant assez extérieur à l'histoire. Ça ne pouvait évidemment pas finir en coup de cœur, mais il y a aussi beaucoup de positif à retirer de ce livre. Et je l'ai avalé tout de même assez vite pour déduire que globalement, j'ai aimé. Sans plus, mais j'ai aimé tout de même.

Même si on a du mal à se représenter "l'art" de June (l’héroïne) on est aidé par cette merveilleuse couverture sur laquelle on revient souvent en cours de lecture, comme un mémo visuel, pour se représenter ce qu'elle dessine, ce qu'elle crée. On ne voit pas toujours forcément ce que ses créations ont d'exceptionnel, mais les réactions des spectateurs dans l'histoire nous font comprendre qu'elles le sont bien, et c'est peut-être suffisant.

En ce qui concerne les personnages, nous en avons 3 "principaux".

- June, l'héroïne, la narratrice, une jeune fille à laquelle je ne me suis pas spécialement attachée, car je n'avais pas l'impression de la connaître. Elle a 18 ans, et c'est un peu le brouillon dans sa tête, j'ai l'impression. Elle est une artiste, toujours à la recherche d'une beauté de ses oeuvres plus grandiose, plus impressionnante. Elle aime sa ville, sa maman et sa reine, et les déteste en même temps.

- Enki, le fameux prince d'été. Roi d'été en réalité. Il est élu pour un an, poussé en avant par un peuple qui aime son petit côté rebelle, ce qui plaira évidemment nettement moins à la reine, mais ce n'est pas elle qui décide. A la fin de l'année, il doit être sacrifié et désigner ou confirmer la reine pour les 5 prochaines années. Enki est bizarre et pas très attachant non plus, car on ne le comprend pas. Bourré de modifications physiques technologiques, il ne réagit pas toujours comme un humain, ça n'aide pas.

- Gil, mon préféré. Meilleur ami de June, futur amant du roi Enki (oui parce qu'à Palmares Três, on est homo ou pas on couche avec une ou plusieurs personnes, on fait un peu ce qu'on veut), il m'a paru être le plus intéressant, le plus attachant, le plus sincère. Lui il aime, et on l'aime, et c'est beau. Il est gentil, et quand il aime quelqu'un, rien ne compte plus à ses yeux.

Je peux également vous signaler un vocabulaire bien particulier pour ce livre. Beaucoup de mots (portugais si j'ai bien compris) que nous ne devrions pas comprendre, qui parsèment cet univers totalement interprété par l'auteur, et servent à en décrire toute l'essence. Et pourtant, on les comprend facilement finalement. Ça ajoute un petit côté exotique à cette ville déjà si onirique... Ce n'est pas désagréable.

L'art, sous toutes ses formes, est mis à l'honneur. Le chant, la sculpture, la danse surtout. La passion dégagée par les artistes est peut-être la seule chose qui m'ait vraiment touchée dans cette histoire. L'art et l'amour. Les seules choses qui finalement valent la peine d'être vécues à fond pour nos protagonistes.

La fin ne fut pas un choc, en ce qui me concerne, ce livre ne pouvait se terminer autrement. C'est une fin que j'ai appréciée même si je l'ai sentie venir pratiquement au début, car elle m'a parue assez logique. Le dénouement qu'on attend quoi :)

 

Bref, il y a des choses intéressantes, mais tout m'est resté vraiment trop flou pour que je vous fasse une chronique plus enjouée. Alors le Prince d'été restera l'une de mes couvertures Collection R préférée, quant à son histoire, je pense qu'elle sera malheureusement vite oubliée, mais ce n'est pas grave, il me reste de nombreuses découvertes à faire dans cette collection, encore :)

Sur le net, vous trouverez un peu tout comme avis au sujet de ce livre, certains lecteurs l'ont adoré, d'autres, comme moi, sont beaucoup plus mitigés, certains n'ont pas aimé du tout au point de ne savoir le lire en entier. Je vous suggère donc vivement de vous faire votre propre idée sur cette histoire qui a le mérite de nous faire cogiter, et de ne pas laisser indifférent. Et à l'occasion, revenez me dire ce que vous en avez pensé, surtout si vous avez aimé, vous m'expliquerez peut-être des choses que je n'avais pas comprises.

 

Bonne lecture à tous !

 

Cali

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Commentaires
K
Dommage, toutes ces critiques négatives. Parce que je pense que le sujet m'aurait vraiment intéressée. Du coup, je vais passer, je pense.
L
merci beaucoup pour ton passage et ton avis Stella !! :)<br /> <br /> <br /> <br /> Cali
S
Tu as un ressenti très proche du mien ! J'ai également beaucoup apprécié l'originalité de l'univers et la thématique de l'art, mais j'ai trouvé l'intrigue assez bateau et je ne me suis pas attachée aux personnages (comme tu dis, Enki est assez inhumain). Comme si l'auteure avait mis toute son énergie et sa créativité dans son univers mais que, niveau intrigue, elle se contentait d'aborder quelques sujets de société (la technologie, l'allongement de la durée de la vie, la bisexualité assumée des personnages). Comme toi, j'ai aimé découvrir ça, mais ce ne sera pas inoubliable
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